Fables du Médoc
Cette série convoque un parcours dans le temps, dans l'histoire et dans les contes populaires. On y croise croyances et imaginaires.
L'atmosphère de ces fables se révèle avec les lumières chaleureuses de fin journée.
Série réalisée dans le nord Médoc en Gironde, 2004.
Couleur argentique à la chambre 10X12, tirage digigraphie et texte.
Date de l’époque Celte, deux légendes lui sont attachées : dans la première une fée vient se désaltérer à cette fontaine en souvenir de son existence terrestre ; dans la seconde une princesse s’y noie et ses cheveux roux colorent encore aujourd’hui son eau.
"La sorcière qui se transformait en mouton (La sorcèra que se sanjava en noton)"
« Une autre fois, du côté de Bégadan, on raconte qu'un homme, en revenant chez lui au clair de lune, vit un mouton devant lui. Il se frottait à lui, faisait des cabrioles puis brusquement s'échappait. II finit par le saisir et l'amena chez lui dans le but de le tuer. Au moment de le saigner, le mouton, soudain, se transforma en femme. Or, c'était une voisine. Et elle dit : - Mon praube Pière, perdona-me. Aquo 's io... (Pardonne-moi, Pierre. C'est moi...) Elle était sorcière et pouvait se changer en ce qu'elle voulait pour aller vaguer la nuit et envoûter. »
Récits et contes populaires du Médoc de Alain Viaut p. 87. Raconté par Mme Jeanne Piboteau, 80 ans, à Saint-Laurent en 1973
Site découvert à la fin du dix-neuvième siècle. Il fut érigé il y a environ 5000 ans, au Néolithique et reste en fonction jusqu'à l'époque Celtique, dans un secteur relativement peuplé. On y a découvert pas moins de 80 squelettes.
Commanderie édifiée en 1155, après la deuxième croisade (1147-1149), l'Hôpital est destiné à accueillir les pèlerins de Saint-Jacques. Il est le troisième fondé par les Hospitaliers en France après Saint-Gilles en Provence et Saint Rémy à Toulouse.
"Voici I’histoire de quelqu’un de Castelnau que j’ai très bien connu et qui n'était pas si bête que cela mais qui était plus fainéant que vaillant. Il était sympathique, on pouvait discuter avec lui et il en savait... Il lui en était arrivé des aventures dans sa vie ! Il s’appelait Adéma. Tiens, une fois par exemple, il était parti à la chasse. C'était au temps des fusils à piston, je crois. Cela se passa juste au moment où apparurent les bottes, après Ia guerre de quatorze-dix-huit. Il s’en allait donc, et devait traverser la " jalle " de Castelnau. Alors il se mit dans l'eau. A ce moment il vit un lièvre étendu sur le bord du ruisseau et en même temps des palombes perchées sur des chênes. Comment faire ? Il n’avait qu’un coup. Certes le fusil était chargé ! Mais pour tout abattre ?... II tira d'abord en direction du 1ièvre et lorsque la moitié de Ia charge fut sortie du canon, il leva le fusil vers le ciel et les palombes tombèrent. Il avait ainsi et les palombes et le lièvre. Pendant ce temps, il avait pataugé dans l'eau. Il y avait de la vase et il s'était enfoncé. Quand il voulut sortir de là, il fut ob1igé de laisser les bottes. Il jeta son lièvre sur la berge, ensuite il ramassa les palombes, puis il arracha les bottes de la vase et les vida. Il y avait une livre d'anguilles dans chacune. Cela aussi, il fallait le faire! Dans son malheur, la chance lui souriait."
Récits et contes populaires du Médoc de Alain Viaut, p. 95. Raconté par M. Robert Meyre, 64 ans, à Listrac en 1978
Les marais ainsi que les lacs côtiers apparaissent à partir l'an 600, après fermeture du trait côtier par les dunes littorales.
Cette ferme fortifiée est bâtie sur un terrain plat aux abords marécageux offrant une protection naturelle. Le choix du lieu de cette implantation n'est pas encore bien connu : certains pensent que la présence aux alentours de minerai de fer (la Garluche) pourrait être une piste.
L’abbé Vial, ancien curé d’Ordonnac raconte en 1790 : «J’avais eu le temps de méditer les révolutions monastiques de ce couvent qui fut d’abord un ermitage et je n’ai pu savoir en quel temps il fut fondé, mais ceux qui, à l’avenir, voudront connaître l’histoire du Médoc, seront peut-être bien aises de savoir qu’un titre illisible pour moi portait, sur la couverture, en caractères plus modernes : visite de l’abbaye de l’Isle par BENOIT, abé d’ANIANE, en 816.»
Jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle, La Garluche, concrétion ferrugineuse présente dans le sol servit de mineraie (Le Médoc fut aussi à l’âge de Bronze un grand producteur de haches à rebords dites Médocaines). Il ne reste sur ce site que les allées bordées de rhododendrons, il est à noter que le rhododendron sauvage est aussi appelé rhododendron ferrugineux.
Cette maison de Grave date de l'époque de la construction de la digue Soulac-Le Verdon (1847) et des brises mer (les années suivantes). Dans son jardin, plusieurs allées ont été tracées sur des axes précis : l'une d'elle est orientée vers le phare de Cordouan.
Anciens marais coté Gironde (Jau veut dire roseau en Gascon). Henry IV par deux édits (1599 et 1604) fit appel aux ingénieurs flamands pour «les rendre propres aux labours, prairies et herbages».
«Le Prat Lauret est le nom d'un grand pré situé près du fleuve à Beychevelle. Tout le Médoc attribue à ce lieu une tradition sabbatique. Selon les anciennes croyances, les sorciers venaient y faire le sabbat. Ils faisaient un grand feu et dansaient autour. Le diable y venait et prenait l'apparence d'un bouc. Les cérémonies d'initiation à la sorcellerie pouvaient également s'y dérouler suivant des rituels légendaires. D'après un récit du siècle dernier, l'initié devait être parrainé par un sorcier confirmé. Le moment venu, il allait au milieu du prat Lauret, muni d'un bâton en sureau. Il se décoiffait, entrait à l'intérieur d'un cercle et en faisait neuf fois le tour en trainant son bâton. Puis il s'arrêtait et, bien droit, le bâton dans sa main gauche, il disait: Grand Abiron / Grand Abirus / Superbiton / Superbitus / Tarnago / Farnago / Tantire baguette / Passe mantago! A cet instant, le diable apparaissait et demandait au candidat ce qu'il désirait. Ce dernier répondait: Ergo / Non ergo / Satanas / Donato! Alors il discutait avec le diable des termes du pacte, en veillant à ne faire qu'une demande à la fois. D'après cette légende, l'entrée en sorcellerie commençait par ce pacte. Une série de grades suivait, de holet à franc sorciér, en passant par ganipòta, lomanin et ligaire ou ligador.»
Récits et contes du Médoc de Alain Viaut p. 85. D'après le journal Le Vieux Médocain, Lesparre 1896/1905
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